dimanche 9 septembre 2012

ISRAEL : PIECE MAITRESSE DE L’EMPIRE OCCIDENTAL


Le développement du capitalisme international nécessitait la conquête de nouveaux marchés. Essentiellement pour s’accaparer des matières premières. Trouver de nouveaux débouchés. Raffermir la domination militaire.
Le Moyen-Orient disposait de 2 atouts d’une importance vitale pour l’impérialisme. Les ressources stratégiques : pétrole et gaz. Les voies de communication : Canal de Suez et détroit d’Ormuz.
Lors de la première guerre mondiale, les puissances occidentales réussiront à chasser les Turcs de la région et à se partager les territoires. Accord Sykes-Picot entre la France et l’Angleterre en 1916. Déclaration Balfour en 1917. Création de la Transjordanie. Démembrement de la Grande Syrie. Amputation de l’Irak. Accords de sécurité entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite pour la pérennité de la monarchie et la mainmise américaine.
Deux dangers à l’époque pouvaient contrarier les intérêts de l’Empire : L’influence soviétique et l’Union des Etats arabes : le mythe et le rêve des années 50 incarné par Nasser.
Les contre-attaques de l’Empire sont impitoyables.
D’abord étouffer toute révolution nationaliste. Mossadegh est renversé par la CIA en 1953 en Iran. Il avait eu le tort de vouloir nationaliser le pétrole.
Et surtout briser l’influence de Nasser qui voulait unifier le monde arabe et le rendre maître de son destin. La campagne de 1956, alliance et campagne militaire France-Angleterre-Israël, sera un premier coup de semonce. La guerre de 1967 le brisera définitivement et enterrera ses rêves. Il mourra 2 ans plus tard.
La fin de l’URSS va laisser les mains libres à l’Empire. L’Irak, comme seule puissance de la région à pouvoir tenir tête à Israël, sera écrasé.
La domination occidentale n’aurait pas pu se faire sans cet allié stratégique, cette base avancée de l’Empire qu’est Israël.
Ce pays a été le chien de garde de l’Occident. L’Egypte a été vaincue et soumise, alléchée par une « aide » de 2 milliards de $ par an. La Jordanie a été depuis 1947 le vassal d’Israël, le trône hachémite, création des Britanniques, pouvant être emporté par une chiquenaude sioniste. Les monarchies du Golfe, en dehors d’une phraséologie creuse, ont accepté le fait accompli israélien et même son expansionnisme. La « révolution palestinienne » était pour elles synonyme de désordres et d’incertitudes. Le Maroc, comme la Tunisie de Ben Ali, ont noué des liens avec Israël sans contrepartie.
Les pays arabes, qui possèdent des centaines de milliards dans les banques étrangères, ne sont même pas fichus de donner quelques centaines aux Palestiniens. Lorsque la Palestine a été admise à l’UNESCO, ils ont eu la trouille de suppléer à la menace américaine de suspendre leur contribution de 70 millions de $.
Israël a été une réussite exceptionnelle en termes de sous-traitance dominatrice de l’Empire.
Il se trouve qu’Israël est une pièce maîtresse dans le dispositif qui couvre une région qui va de la Mauritanie jusqu’aux frontières pakistanaises. Ce pays monte la garde au bénéfice de l’Empire. Or Israël ne paraît pas aussi invulnérable qu’il en a l’air.
D’abord c’est un pays qui perd de sa légitimité sur le plan international. Cela peut paraître anecdotique dans un monde où règnent la violence et le cynisme. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous disposons d’une marge de manœuvre non négligeable. La perte de la légitimité a des conséquences telles que l’Union européenne est obligée de cacher les sondages qu’elle fait réaliser et qui désignent Israël comme la plus grande menace à la paix.
Affaiblir Israël, c’est affaiblir l’Empire et rendre aux peuples arabes leur liberté au niveau de leur politique étrangère. (Egypte, Tunisie, Jordanie).
Comment affaiblir Israël ? Par des campagnes de délégitimation. Multiplier les colloques dans les universités. Sur l’occupation, la détention administrative, la colonisation, la mainmise sur l’eau, l’apartheid. Rendre l’apartheid sioniste concret dans ses manifestations. Imposer le terme chaque fois qu’on parle de la Cisjordanie occupée.
N’oublions pas que les universités forment les élites de demain.
Faire en sorte que plus aucune université ni aucun département n’entretienne la moindre relation académique avec leurs homologues israéliens.
Elargir le champ du boycott aux syndicats, aux artistes, aux écrivains, etc.
Pourquoi j’insiste sur ce boycott ciblé ?
Parce qu’il est à notre portée.
Parce qu’il fait très mal à la société israélienne.
Parce qu’une fois le concept admis, il pourra s’élargir à d’autres couches politiques et économiques. Rappelons que tous les accords entre Israël et l’Union européenne sont soumis à l’obligation par les parties de se conformer au droit international. Pourquoi pas demain une résolution liant les accords économiques au respect des obligations internationales ?
On peut aussi contrer la mainmise israélienne et son influence pernicieuse sur les médias et les autres couches de la société en décryptant certaines de leurs méthodes. C’est pour cela que j’ai écrit le printemps des sayanim.
Plus un empire s’étend, plus il est obligé de déléguer le maintien de l’ordre à des vassaux. L’empire romain a aussi été vaincu par son incroyable expansionnisme. L’Empire actuel peut aussi être ébranlé, secoué, déstabilisé, en s’attaquant à ses appuis dans la périphérie.




1 commentaire:

  1. Merci pour cet excellent résumé des enjeux au Moyen-Orient et du rôle joué par l'entité sioniste.
    L'entité sioniste profite depuis longtemps et sans vergogne de la complicité des Etats européens (au moins de leur silence). Ceux-ci, à n’en pas douter, devraient rendre des comptes pour une telle collaboration.
    L’Apartheid fait partie des infractions visées par le Statut de Rome, mais jamais les représentants de l’Union européenne n’ont pris position contre l’apartheid israélien et son renforcement. L’accord d’association UE-Israël, foncièrement contre nature, comprend une clause formelle sur le respect des droits de l’homme. L’UE a l’obligation d’invoquer cette clause et de sanctionner Israël lorsqu'il dépasse les limites…
    Javier Solana a déclaré un jour, devant un parterre de politiques et patrons sionistes, qu’ « Israël est le 28e État membre de l’Union européenne ». Emporté par un enthousiasme débordant, ce haut représentant de l’UE a ajouté : « votre relation avec l'Union européenne est plus forte que celle de la Croatie ». Qu’il s’agisse d’un tournant diplomatique ou d’une boutade, ce cri du cœur est plutôt saugrenu.

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